Pour une fois, mes lectures coïncident avec l'actualité. A savoir qu'à l'heure où je termine cette biographie romancée (très romancée, voire même trop mais j'y reviendrai) de Maitre Vinci, celui-ci est top tendance. Je m'explique, voilà tout pile un siècle que son plus célèbre tableau, Dame Joconde, fût dérobée pour la dernière fois. Enfin on l'espère, sauf si le voleur décide de m'en faire cadeau (auquel cas, il aurait droit à ma reconnaissance éternelle).
Petite mise au point pour toi lecteur, car je sais que tout le monde n'est pas au fait de cet évènement (moi la première), qui mérite bien d'être connu (je veux dire c'est furieusement classe ça, le vol de la Joconde).
Extrait de la page Wikipedia sur la Joconde : Le voleur était l'Italien Vincenzo Perugia, un vitrier qui avait participé aux travaux de mise sous verre des tableaux les plus importants du musée. Il conserve le tableau pendant deux ans dans sa chambre à Paris, il était caché dans une valise, sous son lit. De retour en Italie, il propose de le revendre le 10 décembre 1913 à un antiquaire florentin, Geri, qui avait passé une petite annonce pour acheter des œuvres d'art et qui donne l'alerte.
Mais trève de bavardages et passons aux choses sérieuses, la critique !
De Sophie Chauveau, j'ai déjà dévoré il y a 3 ans, deux ouvrages : La passion Lippi et Le rêve Botticelli. Les deux sont, comme L'Obsessin Vinci, des biographies romancées de Filippo Lippi et de son plus illustre élèvé, le grand Sandro. Réunis dans une trilogie, ils forment ce que l'auteure a appelé "le siècle de Florence".
Ces deux premiers opus avaient le mérite de nous plonger en plein dans l'effervescence de la Renaissance italienne, de nous emmener dans les ateliers, les botteghe, pour regarder les peintres travailler et ainsi comprendre les doutes qui les hantaient et les relations qu'ils entretenaient avec les puissants, les Grandi, essentiellement les Médicis.
Alors oui bien sûr, il y a dans chacun de ces livres beaucoup de romance, d'histoires de fesse et cie mais cela reste raisonnable. Et nécessaire puisqu'il est difficile de prendre pleinement la mesure d'un personnage sans en comprendre tous les aspects de la vie.
Celle de Fra Lippi est indissociablement liée à son amour pour une nonne, sa future femme, qui fût à l'origine de l'un des scandales florentins les plus retentissants de l'époque. De même impossible de comprendre Botticelli sans s'intéresser à ses rapports compliqués avec les garçons, qui le conduire à une mélancholie croissante au fil des années.
Toujours est-il qu'en dépit que quelques digressions amoureuses, la sauce prend bien pour La Passion Lippi et Le Rêve Botticelli alors que le bât blesse cruellement pour L'Obsession Vinci. Parce que là, dans la première moitié (voire les trois quart) du livre, notre Léonard ferait presque passer DSK pour un enfant de coeur.
A trop vouloir rendre son humanité à ce génie vénéré de part le monde, Sophie Chauveau a, selon moi, un peu trop abusé des ficelles qui assurent un certain succès commercial, à savoir la vie sentimentale, sexuelle. Vinci est présenté dans le livre comme un obsédé (d'où le titre), qui n'a de cesse de croquer les jeunes garçons tout autant, si ce n'est plus, que les réalisations artistiques.
Un peu ça va mais trop, c'est décidemment trop. Là, je me demande en quoi le fait de savoir qu'il était passif nous importe vraiment. Dommage car comme ces deux précédents livres, la biographie de Léonard est très fouillée, documentée, avec ça et là quelques anecdotes inventées ou non, qui ne parviennent toutefois pas à rendre l'ensemble attrayant.
Du coup, ayant vu que Sophie Chauveau avait déjà publié une biographie, une vraie (au sens non romancée) du Maître, je sens que je vais peut-être me laisser convaincre, passée cette mauvaise impression.
Dans la collection de bio disponibles chez le même éditeur, Folio, je me suis déjà aventurée du côté de chez Michel-Ange et du Caravage et la qualité était au rendez-vous, bien que les auteurs soient différents.
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